Définition de la profession

Le psychomotricien est un professionnel de santé qui exerce ses actes sur prescription médicale. Il est le spécialiste de la psychomotricité du sujet et réalise des interventions préventives, éducatives, de repérage, de diagnostic et de soin. C’est un professionnel de santé de premier recours. Il exerce en toute responsabilité dans le respect du champ des autres professions réglementées, du cadre éthique et déontologique des professions de santé. Il exerce notamment dans un contexte pluridisciplinaire.

 

Il est amené à intervenir notamment sur les troubles psychomoteurs, neurosensoriels, perceptifs, perceptivo-moteurs, neuromoteurs, neurodéveloppementaux, cognitifs, neurocognitifs, neurodégénératifs, mentaux, émotionnels, relationnels et de la participation ainsi que sur les signes d’alerte, dans un objectif de promotion de la santé.

Les textes réglementaires

La profession de psychomotricien est encadrée par le Code de la Santé Publique (CSP) en tant que profession de santé : le psychomotricien est un professionnel de santé, auxiliaire médical. Une partie législative définit les modalités d’exercices (L4332-1 à L4332-7) et une partie réglementaire détaille les actes professionnels (R4332-1 à R4332-15).

 

Son champ disciplinaire est rattaché à la section Sciences de la rééducation et de la réadaptation du Conseil National des Universités (91ème section) depuis 2019.

Le psychomotricien est détenteur d’un Diplôme d’État.

 

« Est considérée comme exerçant la profession de psychomotricien toute personne qui […] exécute habituellement des actes professionnels de rééducation psychomotrice […].

 

Les psychomotriciens exercent leur art sur prescription médicale. »

 

Extrait de l’article L4332-1

 

Les psychomotriciens sont habilités à accomplir les actes professionnels suivants :

 

« 1° Bilan psychomoteur ;

 

2° Education précoce et stimulation psychomotrices ;

 

3° Rééducation des troubles du développement psychomoteur ou des désordres psychomoteurs suivants au moyen de techniques de relaxation dynamique, d’éducation gestuelle, d’expression corporelle ou plastique et par des activités rythmiques, de jeu, d’équilibration et de coordination :

 

a) Retards du développement psychomoteur ;

b) Troubles de la maturation et de la régulation tonique ;

c) Troubles du schéma corporel ;

d) Troubles de la latéralité ;

e) Troubles de l’organisation spatio-temporelle ;

f) Dysharmonies psychomotrices ;

g) Troubles tonico-émotionnels ;

h) Maladresses motrices et gestuelles, dyspraxies ;

i) Débilité motrice ;

j) Inhibition psychomotrice ;

k) Instabilité psychomotrice ;

l) Troubles de la graphomotricité, à l’exclusion de la rééducation du langage écrit

 

4° Contribution, par des techniques d’approche corporelle, au traitement des déficiences intellectuelles, des troubles caractériels ou de la personnalité, des troubles des régulations émotionnelles et relationnelles et des troubles de la représentation du corps d’origine psychique ou physique. »

 

Extrait de l’article R4332-1

Modes d'intervention du psychomotricien

Organisation du suivi psychomoteur

A la suite d’une prescription médicale, le psychomotricien reçoit le sujet pour répondre à l’orientation. Grâce au bilan, il établit un diagnostic psychomoteur contribuant au diagnostic médical. Le compte rendu de bilan psychomoteur peut lui permettre de proposer des soins psychomoteurs adaptés. L’intervention d’un psychomotricien n’est pas prise en charge par l’assurance maladie.

- Le bilan psychomoteur :

Le bilan psychomoteur comprend généralement des entretiens clinique et anamnestique, l’utilisation de tests standardisés, d’échelles, d’épreuves et de mises en situations, couplés aux observations cliniques du psychomotricien. Il permet au clinicien, en fonction de la situation, d’évaluer et d’apprécier les éventuelles compétences, dysfonctionnements, retards, potentialités, voire de dépister/diagnostiquer des troubles au sein de l’organisation psychomotrice du sujet. A l’issue de l’examen, le psychomotricien formule une conclusion qui dresse un profil psychomoteur et propose, si nécessaire, un projet d’intervention personnalisé et éventuellement des orientations complémentaires pour avis médical ou paramédical. Un retour, comprenant la conclusion ainsi que des recommandations, est réalisé à la personne évaluée, au médecin prescripteur et, selon la situation, au représentant légal.

- Les soins psychomoteurs :

Les soins suivent des objectifs et s’appuient sur diverses techniques et méthodes psychomotrices précisées dans le projet d’accompagnement personnalisé. L’accompagnement proposé par le psychomotricien peut suivre une démarche éducative, préventive, rééducative et/ou psychothérapique. Les techniques sont utilisées au sein de méthodes telles que celles de relaxation et de coping, de stimulation et d’intégration sensorielle, perceptivomotrices, expressives et créatrices, de stimulation cognitive, utilisant les supports numériques de réhabilitation psychosociale, d’entretien et de communication ou encore à dimension psychothérapique ou liées aux dynamiques de groupe.

- La réévaluation :

Une réévaluation des compétences du sujet à un temps donné permet de mesurer l’efficacité des soins apportés et de statuer sur le maintien, l’arrêt ou l’évolution du projet d’intervention.

Illustration schéma psychomotricité AFEPP

L’intervention du psychomotricien est aussi sollicitée sur des actions spécifiques comme :

  • La prévention dont le dépistage : notamment pour le repérage des troubles mentaux, neurodéveloppementaux et neuro-évolutifs ainsi que des risques de maltraitances ou encore risques psychosociaux.
  • L’Education Thérapeutique du Patient (ETP) : le psychomotricien peut faire partie de programmes d’ETP afin d’accompagner le patient à mieux gérer sa vie avec une maladie chronique.
  • L’expertise et le conseil : des actions de conseil notamment dans le cadre de l’insertion socio-professionnelle et de la scolarisation peuvent être proposées mais également des contributions à des travaux d’expert concernant des recommandations de pratique ou de structuration de parcours de soins.
  • La coordination des soins : le psychomotricien est en mesure de structurer et coordonner les différentes étapes d’un parcours de soin.

Il peut également contribuer à la formation, l’encadrement, l’organisation, la communication et la recherche dans le champ de sa discipline.

Les secteurs d'activités

Les psychomotriciens peuvent exercer en :

  • Établissements sociaux et médico-sociaux : EHPAD, IME, CAMSP, ESA, MAS, MECS…
  • Établissement sanitaire : intra hospitalier, SMR, CMP, HDJ, USLD, UMD, EMSP…
  • Établissement d’Accueil de Jeunes Enfants : crèche, pouponnière… 
  • Activité libérale 
  • Établissement pénitentiaire
  • Entreprise

Les populations ciblées

Le psychomotricien accompagne la personne à tous les âges de la vie dans son développement psychomoteur et dans le maintien ou l’optimisation de sa psychomotricité (nourrisson, enfant, adolescent, adulte et personne âgée).

  • Pour les nourrissons il peut intervenir notamment en proposant de l’éveil psychomoteur, un dépistage précoce et de la guidance parentale ou des soins si nécessaire concernant par exemple une anomalie du développement, une particularité neurodéveloppementale, de la prématurité ou encore face à des maladies du système nerveux (épilepsie etc.). Toute difficulté sensorielle, motrice ou mentale détectée dans la période post-natale peut faire l’objet d’une consultation avec un psychomotricien comme le recommande le rapport des 1000 premiers jours de l’enfant.

 

  • Pour les enfants et adolescents il peut intervenir auprès de populations présentant des troubles du neurodéveloppement (autisme, handicap intellectuel, attention avec ou sans hyperactivité, trouble développemental de la coordination etc.) comme le recommande la stratégie nationale pour l’autisme au sein des TND, dans le cadre des troubles mentaux et/ou comportementaux (anxiété, dépression etc.) ou encore face à des maladies du système nerveux (paralysie cérébrale, sclérose en plaque, Guillain-Barré etc.).

 

  • Pour les adultes il peut notamment proposer un accompagnement pour des personnes présentant une tumeur cérébrale ou un trouble mental et/ou comportemental (schizophrénie, dépression, troubles anxieux, de l’alimentation, de la personnalité, conduites addictives, stress post-traumatiques etc.). Le syndrome d’épuisement professionnel fait également partie des troubles accompagnés par le psychomotricien. Il peut aussi suivre des personnes présentant une maladie du système nerveux (épilepsie, paralysie cérébrale, AVC etc.) ou encore tout autre lésion traumatique de causes externes (fractures, traumatisme crânien etc.).

 

  • Enfin, auprès des personnes âgées, le psychomotricien participe au dépistage des maladies du système nerveux (Parkinson, Alzheimer etc.) ainsi qu’à l’accompagnement personnalisé des personnes concernées et de leurs aidants, comme cité par le plan maladies neuro-dégénératives. Il contribue à l’accompagnement des personnes présentant des troubles mentaux (dépression, anxiété), un risque de chute, un syndrome post-chute, une perte d’autonomie ou encore des maladies musculosquelettiques (arthrose…)

En sommes, dès lors que des difficultés émotionnelles, comportementales, motrices et/ou cognitives se font ressentir, le psychomotricien peut apporter un regard et des soins permettant une régulation de la psychomotricité du sujet.

Données démographiques

Les chiffres au 1 janvier 2022 : (Source : Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES), Janvier 2022)

Nombre de praticiens

Professionels en exercice
14185
Salariés hospitaliers
3327
Libéraux ou mixte
4289
Autres salariés
6569

Informations complémentaires

Moyenne d'âge des professionnels
32.5
psychomotriciens pour 100 000 habitants
20.98

L'accès extra-communautaire

L’exercice de la profession d’une personne extra-communautaire est possible de façon temporaire et occasionnelle sans enregistrement à l’autorité compétente pour les ressortissants d’un Etat membre de l’Union européenne ou d’un autre Etat partie à l’accord sur l’Espace économique européen. Le professionnel doit cependant justifier de son exercice légal et de son statut établi dans l’Etat membre ou partie. Il est alors soumis aux conditions d’exercice de la profession ainsi qu’aux règles professionnelles applicables en France (article L4332-6 du CSP).

 

Dans le cas où l’exercice ou la formation conduisant à la profession n’est pas réglementé dans l’Etat où le professionnel extra-communautaire est établi alors il doit justifier d’avoir exercé dans un ou plusieurs Etats membres et joindre une déclaration de connaissances linguistiques nécessaire à l’activité professionnelle. Une commission constituée par l’autorité compétente et composée notamment de professionnels vérifie alors les qualifications professionnelles. En cas de différence entre les qualifications du professionnel extra-communautaire et la formation exigée en France, une épreuve d’aptitude peut être réalisée (article L4332-6 du CSP).

 

Dans le cas où le professionnel extra-communautaire est titulaire d’un titre ou diplôme étranger de psychomotricien et ne bénéficient pas des dispositions applicables aux ressortissants d’un Etat membre de l’Union européenne ou d’un autre Etat partie à l’accord sur l’Espace économique européen, des épreuves de sélection permettant d’entrer au sein d’un Institut de Formation de Psychomotriciens en vue de l’obtention du Diplôme d’État Français de Psychomotricien peuvent être organisées (arrêté du 31 octobre 2008). Nous vous invitons à nous contacter pour plus d’informations.

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